Reconstruire une force libérale crédible à Bruxelles                                                                         18/06/2019


Un MR qui se préoccupe plus de son aile wallonne que bruxelloise, il n'y a là
rien de nouveau ! Les "ténors" bruxellois n'ont qu'à s'en prendre à eux-mêmes !

De renoncement en renoncement dans la défense de l'autonomie des libéraux bruxellois
au sein du PRL puis du MR, en l'absence d'une réelle démocratie interne et d'un vrai
projet pour Bruxelles ils ont conduit leur formation à un échec électoral majeur aux
dernières élections communales puis aux élections législatives du 26 mai dernier.
Aux élections régionales de 1999, ensemble avec le FDF, ils représentaient plus de 40%
des voix francophones à Bruxelles. Cet excellent résultat permettait au libéral Jacques
Simonet de devenir Ministre-président de la Région. Hélas, au cours de cette législature
2004-2009, les libéraux changeront 4 fois leur Ministre-Président, se décribilisant
totalement et creusant leur tombe ! Jacques Simonet fut forcé de démissionner au profit
de François-Xavier de Donnea qui avait perdu son mayorat de Bruxelles-ville et que Louis
Michel voulait "recaser" reconnaissant qu'il lui ait laissé l'intérim de la présidence du
PRL au décès de Jean Gol, puis François-Xavier de Donnea dut démissionner au profit de
Daniel Ducarme dont on ne souhaitait plus qu'il poursuive à la présidence du PRL devenu
le MR. et ce dernier ayant eu des problèmes avec le fisc, on rappela 4 mois avant les
élections de 2004 Jacques Simonet comme Ministre-Président. Le décès en 2007 à 43 ans de Jacques Simonet priva les libéraux bruxellois d'un réel leader.
Le drame du PRL puis du MR est de n'avoir pas respecté le contrat (et les statuts) qui prévoyaient lors de l'union des libéraux wallons
et bruxellois et la fondation du PRL en 1979 une très large autonomie pour sa régionale bruxelloise.
Progressivement cette autonomie lui a été
enlevée et les "personnalités" libérales bruxelloises se sont surtout préoccupées d'obtenir leur adoubement par la direction wallonne du parti. Une direction
qui n'a jamais compris la réalité propre de Bruxelles différente de celle de la Wallonie et qui a procédé régulièrement à des parachutages politiques et qui
a voulu imposer partout, jusqu'au niveau des sections locales, ses "poulains". En Wallonie le MR a encore un socle électoral, des cadres, des militants, une
organisation, une vision politique. Il peut espérer rebondir électoralement. La situation est tout autre à Bruxelles.
Il faut y reconstruire un nouveau parti libéral-démocrate comme on l'a fait à la fin des années septante et j'y ai participé à l'époque. Il faut tout
d'abord réunir tous les libéraux qu'ils soient membres ou non aujourd'hui du MR et cesser les politiques d'exclusives. Il faut élaborer un vrai projet pour
Bruxelles et cesser les"zigzags" programmatiques. Il faut redonner de l'espoir aux bruxellois. Ce parti doit clairement s'afficher comme un parti régionaliste
bruxellois plaidant pour une Belgique structurée en 4 régions (la Flandre, la Wallonie, Bruxelles et la région germanophone). Ce parti doit être indépendant
du MR wallon mais doit coordonner son action pour le niveau Fédéral avec les libéraux wallons et germanophones et à cette fin une fédération doit être
créée qui les regroupe et qui soit compétente pour trancher toutes les questions concernant l'Etat fédéral. Au sein de cette Fédération les libéraux
bruxellois doivent disposer de la même autonomie dont bénéficiait le FDF dans la défunte Fédération PRL-FDF. La rupture de cette Fédération a été une
erreur. Des passerelles doivent être recréées entre les libéraux wallons et bruxellois et Défi (l'ancien FDF) avec la volonté de recréer une force
politique qui pourrait ambitionner de redevenir la première force à Bruxelles et en Wallonie.



©2012 Marc Cools - marc.cools@brutele.be - marccools.be