Travailler plus et gagner plus


Comment accroître notre pouvoir d’achat ? En augmentant les salaires comme le proposent les syndicats ? Ce serait nuire à la compétitivité
de notre économie. Notre coût salarial augmente déjà plus vite que dans les pays qui nous entourent. Pourtant plus de pouvoir d’achat
permettrait de relancer notre économie. La manière d’y arriver est de travailler plus et dès lors de gagner plus.

Je suis effrayé de constater que les gardiens de prison font grève pour ne pas travailler 38 heures par semaine. Echevin du personnel à Uccle, je
constate qu’aucun ouvrier ou employé ne veut être payé pour ses heures supplémentaires. Tous préfèrent recevoir des congés compensatoires.
Pourquoi ? Parce qu’avec la fiscalité et la parafiscalité sur les heures supplémentaires ils ne touchent que 5 euros net par heure supplémentaire
prestée. Pourquoi ne pas réduire la fiscalité et les cotisations sociales perçues pour les heures supplémentaires. Cela motiverait sans nuire aux
recettes de l’Etat les travailleurs à demander à être payés pour celles-ci.

Si l’on veut sortir de la crise, les mesures à prendre sont des mesures comme par exemple l’allongement d’une demi-heure ou d’une heure de la
durée hebdomadaire du temps de travail avec des charges fiscales et parafiscales allégées sur les revenus provenant de cet allongement. Il faut
aussi rester en activité plus longtemps. Trop de personnes arrêtent de travailler entre 55 et 60 ans. Quand les choses vont mal, la solution n’est
pas de creuser encore plus le déficit des finances publics. C’est retrousser ses manches et travailler plus.


Alléger le coût du travail


Chacun s'accorde aujourd'hui qu'il faut réduire le coût du travail en diminuant les cotisations sociales. Le poids excessif de la parafiscalité handicape
notre compétitivité et donc l'emploi. Mais comment financer la réduction de ces cotisations ? En taxant le capital comme le propose Madame Onkelinx ?
En créant un impôt sur la fortune ? Plus vite dit que fait dans un pays où les droits de succession sont les plus élevés au monde. En outre les
vraies grandes fortunes n'ont plus depuis longtemps leur capital en Belgique. Taxer le capital est d'autre part toujours très dangereux car celui-ci
peut dans notre économie mondialisée facilement se délocaliser.

Augmenter l'impôt des sociétés ne constitue pas non plus une bonne piste. Cela ne ferait que décourager l'investissement, le développement de
nos entreprises et la création de nouveaux emplois. Un pacte social pourrait prévoir, en échange d'une diminution des cotisations sociales, une
réduction ou une suppression de différents avantages fiscaux ou subsides aux entreprises. Les moyens dégagés ne seront toutefois pas suffisants
pour financer une réduction ou même tout simplement pour limiter l'augmentation inéluctable à politique inchangée du coût de la sécurité sociale
en raison de vieillissement démographique.

D'autres ressources doivent être recherchées comme une taxe CO2 ou des taxes sur les productions polluantes et les consommations énergivores
ou comme une taxation des transactions financières. La Belgique a souscrit aux principes de cette dernière taxation pour autant que les
principaux pays développés fassent de même. Celle-ci pourrait également permettre de dégager des moyens financiers pour les politiques de
coopération au développement et les politiques sanitaires à l'échelle mondiale.

Pourquoi aussi ne pas taxer à un taux raisonnable les plus-values boursières et de manière générale les revenus provenant de la spéculation ?

Un relèvement léger (1% ?) des taux de TVA constitue un autre mode de financement de réduction des cotisations sociales. Le plus facile
probablement à mettre en oeuvre. En période de très faible hausse des prix, un tel relèvement ne devrait pas avoir d'effet inflationniste marqué.
Il aurait l'avantage de faire financer en partie notre système de sécurité sociale par nos importations, de rendre plus compétitives nos
exportations et de favoriser des secteurs de notre économie fortement intensifs en emploi comme la construction, l'industrie textile, les services
collectifs, sociaux et personnels, ... A une condition, et c'est vrai pour toutes les ressources nouvelles évoquées ci-avant, c'est quelles soient
utilisées effectivement à réduire les cotisations patronales de manière à ce que le coût pour l'employeur du facteur travail diminue. Une baisse
des cotisations personnelles n'aurait elle pas le même effet et le pouvoir d'achat dégagé pour les travailleurs pourrait être vite gommé par une
reprise de l'inflation.

Réduire le coût du travail créerait un cercle vertueux permettant d'augmenter le taux d'activité des personnes entre 50 et 65 ans. Une
augmentation qui entrainera par elle-même de nouvelles recettes et qui nécessitera une suppression progressive de tous les régimes de
prépension avant 60 ans qui ne sont bien souvent que du chômage déguisé.

L'allègement des cotisations patronales devra s'accompagner d'une politique résolue d'allègement des charges administratives de tous types qui
freinent l'investissement et le dynamisme économique et par un investissement massif dans l'éducation et la formation professionnelle.





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