L'antipolitisme                                                                                                                                                    1 mars 2012


L’anti-politisme n’est pas un phénomène nouveau. Il fut même à certaines périodes de notre histoire, plus aigu qu’aujourd’hui.
Ce fut en particulier le cas dans les années trente avec des mouvements comme le rexisme.

Les propos et les comportements poujadistes et anti-politiques sont aujourd’hui à nouveau de plus en plus fréquents.

L’ampleur de la crise économique et sociale que nous connaissons, la lenteur mise à former un nouveau gouvernement fédéral, des scandales
comme ceux qui se sont produits à Charleroi, l’évolution d’une partie de la presse vers une presse à sensation, l’importance trop grande prise
en politique par le marketing électoral et la promotion personnelle ne sont pas étrangers à cette situation.

La réalité est qu’une très large majorité des responsables politiques sont honnêtes et animés par le souci de servir leurs concitoyens. Leur
action influence notre vie au quotidien et notre avenir. Elle se fait souvent au détriment de la gestion de leurs affaires personnelles et de
leur vie de famille. Si la politique n’est pas un métier ni une carrière, elle nécessite que l’on y consacre un temps très important lorsqu’on
exerce des responsabilités exécutives au niveau local. Elle entraîne aussi des prises de responsabilité parfois très lourdes.

Le statut financier des élus locaux n’est nullement comparable à celui des Parlementaires ou des Ministres. Si on peut comprendre les mesures
prises pour réduire les rémunérations et avantages de ces derniers, il n’en va pas de même pour les élus locaux. Dans ce sens, je considère que
la réforme des pensions des élus locaux (qui ne vaudra toutefois que pour le futur), votée au Parlement en décembre dernier, est probablement
une erreur. Et quitte à être à contre-courant d’un poujadisme ambiant qui plaide pour que l’on réduise la rémunération de tous les élus y
compris les élus locaux, je veux dire ici que cette dernière n’est pas (en particulier pour les élus des petites communes) du tout excessive.

Mal payer ses élus n’est pas un service à la démocratie. C’est soit conduire à ce qu’ils ne consacrent pas suffisamment de temps aux
responsabilités qui sont les leurs soit ne permettre l’exercice des responsabilités politiques que par ceux qui ont de la fortune personnelle
ou qui représentent un lobby.

Le statut de l’élu local mérite une réflexion et que son évolution et les adaptations nécessaires à celui-ci se fassent en concertation avec les
associations de villes et de communes.




©2012 Marc Cools - marc.cools@brutele.be - marccools.be